• 15 mars – France : Chartres, Notre Dame de Sous-Terre – Italie : Notre Dame de Fossolovara
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    Le voile de la Vierge Marie se trouve à Chartres

     

    En Eure et Loire (France), à Chartres, une tradition datant du Moyen Âge, dit que les Gaulois, bien avant le christianisme, auraient honoré ici une vierge qui allait enfanter quelque part dans une lointaine contrée en Orient. Cette tradition de la Virgo Pariturae (Vierge enceinte) a profondément marqué le sanctuaire marial et renforcé la volonté des Chartrains de construire, ici, un édifice de pèlerinage important : la cathédrale.

    En 876, le roi de France Charles le Chauve offre à la cathédrale la Sainte Chemise (Sancta Camisa), nommée aujourd’hui Voile de la Vierge. Cette relique aurait été portée par Marie le jour de la naissance de Jésus, ce qui en fait une des reliques les plus précieuses pour les Chrétiens : liée à Marie et au Christ lui-même comme un témoignage de l'incarnation de Dieu sur terre. Mais d'où vient cette relique ?

    Charles le Chauve détenait ce voile de son grand-père Charlemagne qui le conservait dans son palais à Aix-la-Chapelle. L’empereur Charles l'avait reçu en présent de l'impératrice Irène de Byzance, impératrice du Saint-Empire romain d’Orient à Constantinople. Ce voile était recensé dans les listes de reliques que détenait la grande Constantinople au 5e siècle de notre ère.
    En 1194, lors de l'incendie de la cathédrale, on le crut perdu à tout jamais. Mais, c'était sans compter le réflexe de prêtres qui ont pris le reliquaire où se trouvait le voile pour se réfugier dans la crypte. On dit qu'ils ont passé 3 jours sous terre à attendre et, qu’à leur sortie, la foule les acclama. La ferveur fut telle que les financements pour la reconstruction affluèrent.

    C’est en 1712 que l’on ouvre le coffret où se trouvait la relique. À ce moment, on s’aperçoit qu’en guise de chemise, il s’agit en fait d’un tissu de soie d’un demi-mètre de large et de 5,30 m de long. La relique quitte alors son nom de Sainte Chemise et devient le Voile de la Vierge.
    Le Voile est morcelé à la Révolution, un petit morceau est gardé dans la crypte, alors que la plus importante partie est exposée dans la cathédrale dans un reliquaire réalisé au 19e siècle.
    Une expertise fut réalisée en 1927 par les grandes soieries de Lyon et donne en datation le 1er siècle de notre ère. La technique de tissage correspond également à ce qui se faisait en Palestine à cette période.

    Ce voile fut un des moteurs des grands pèlerinages marials du Moyen Âge. Depuis juillet 2020, le Saint Voile est exposé dans un nouvel écrin dans la cathédrale de Chartres.

     

     


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  • 11 mars – Italie : Madonna Miracolosa (1855) – Palestine : saint Sophrone, patriarche de Jérusalem
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    Pris de pitié, dans son amour des hommes, Dieu s’est incarné en Marie

     

    Au sujet de l'Incarnation, je crois que Dieu le Verbe, le Fils unique du Père, qui, avant tous les siècles et les âges, est né, dans l'impassibilité du même Dieu et Père, pris de pitié, dans son amour des hommes, pour notre nature déchue, de son libre mouvement, par la volonté de Dieu qui l'a engendré, et avec le divin agrément de l'Esprit, sans quitter le sein de son Père, est descendu vers notre bassesse.

    Selon la volonté commune du Père et de l'Esprit, et selon sa nature et son être infini, ne souffrant aucune limite, ignorant nos déplacements successifs, agissant par nature de façon toute divine, il a pénétré dans le sein tout éclatant de virginale pureté de Marie, la sainte et radieuse Vierge, pleine d'une divine sagesse, et exempte de toute souillure du corps, de l'âme et de l'esprit, il s'est incarné, lui, l'incorporel ; il a pris notre forme, lui, qui, selon l'essence divine, était exempt de forme, quant à l'extérieur et à l'apparence; il a pris un corps comme le nôtre ; lui, l'immatériel, il est devenu véritablement homme, sans cesser d'être reconnu comme Dieu.

     

    De Saint Sophrone (+ 639)

    Patriarche de Jérusalem

     


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  • Communiqué de Mgr Habert

    « Choisis donc la vie » (Dt 30,19)

    Le lundi 4 mars 2024, le parlement, réuni en congrès à Versailles, a voté à une très large majorité la constitutionnalisation de la liberté d’avorter. Le plus étonnant dans cette journée ne fut pas tant l’ampleur du vote, mais la liesse médiatique qui l’a accompagnée. On avait le sentiment que cette constitutionnalisation devenait la bonne nouvelle à saluer sans réserve.
    Quelle parole tenir après un tel unanimisme ? Toute intervention de l’Église sur le sujet est immanquablement disqualifiée comme rétrograde ou répressive. Ce n’est pas une condamnation qui doit monter de nos cœurs mais une grande tristesse et aussi un étonnement. Comment comprendre que ce qui demeure une joie inouïe : le surgissement de la vie humaine, la naissance d’un enfant, soit ici oublié et remplacé par la revendication d’un droit.
    Dans une affaire très médiatisée, l’accident causé par un humoriste connu, beaucoup de commentaires avaient souligné la souffrance de cette femme qui avait perdu l’enfant qu’elle portait. Cette femme en effet ne subissait pas une grossesse, mais elle attendait un enfant !
    Il ne s’agit pas ici de brandir un discours de culpabilisation.
    – On sait combien à travers le monde la condition des femmes est le lieu de profondes injustices.
    – On sait, et cela a été heureusement redit, combien les situations d’oppression dont les femmes sont les premières victimes, sont l’occasion de souffrances terribles.
    – La perspective de donner la vie peut être source d’angoisse légitime, dans des conditions d’accueil inhumaines. Peut-être que nous-mêmes en Église nous n’avons pas mis toutes nos forces pour soutenir les personnes en détresse, quel que soit leur choix. Notre mission est d’éclairer les consciences à exercer leur liberté individuelle fondamentale.
    Face à ces drames, nul ne peut rester indifférent. La solution de l’avortement ne fait souvent qu’ajouter de la souffrance à la souffrance.
    – Il aurait été beau que la constitutionnalisation du droit à la vie de sa conception jusqu’à son terme soit reconnue.
    – Il aurait été beau que la protection des femmes, l’accompagnement des futures mères, la responsabilisation des hommes, soient des sujets abordés et considérés avec attention.
    À cette occasion, le Vatican a déploré le droit à supprimer une vie humaine. Les évêques de France ont rappelé que l’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne pouvait être vu sous le seul angle du droit des femmes.
    Le Pape François avait eu en 2013 des paroles fortes : cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré (…) Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. (La joie de l’Évangile, § 213).
    Que devons-nous faire ? La prière, l’engagement effectif auprès des plus fragiles et le soutien aux associations présentes sur le terrain demeurent de bons moyens d’action.
    En tout début du carême, nous avons entendu, le jeudi après le mercredi des cendres, la parole de Dieu : Choisis donc la vie. Il ne s’agit pas d’un slogan, ni d’une idéologie, mais d’une responsabilité qui nous est confiée. Demandons la grâce d’en être humblement des serviteurs.

    Le 8 mars 2024

    + Jacques HABERT
    Évêque de Bayeux et Lisieux

     

     

     


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  • 9 mars – Italie : Trévise, Notre Dame des Miracles (1510)
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    Montage Marie de Nazareth
    9 mars – Italie : Trévise, Notre Dame des Miracles (1510)

     

    Bien qu’oubliée en France aujourd’hui alors qu’elle y avait été très connue avant 1960, Josefa Menendez (1890-1923) est incontestablement une grande figure spirituelle de notre temps. D’origine espagnole, elle entre à trente ans au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, à Poitiers. C’est là que le Christ ainsi que la Vierge Marie lui apparaissent régulièrement et s’entretiennent avec elle, du 5 février 1920 à sa mort, le 29 décembre 1923. Pendant les derniers mois de la vie de sœur Josefa, Jésus va lui dicter son Appel à l’Amour qui contient ses messages ainsi que ceux de la Sainte Vierge.
    Comme pour bien d’autres grandes mystiques, Jésus permet que Josefa soit attaquée par le démon et Il demande à cette dernière de l’accepter. Mais les attaques de Satan sont parfois si violentes que Josefa se plaint parfois au Seigneur et demande que lui soit évitée cette épreuve, notamment début mars 1921, puis elle regrette de s’être plainte et demande à Jésus de lui pardonner.
    C’est ainsi que le 9 mars 1921, la Sainte Vierge elle-même vient visiter Josefa et lui délivrer le message que la religieuse rapporte ici :

    « Au milieu de l'adoration, la Sainte Vierge est venue, tellement bonne et compatissante, les bras ouverts comme une mère. Je lui demandai pardon et je lui dis mon désir de savoir si je puis encore consoler Jésus et Lui gagner des âmes. » C'est bien là son premier souci, « car - ajoute-t-elle - connaissant son Cœur, je ne puis douter de son pardon ».

    « - Oui, ma fille, tu es pardonnée, lui répond sa divine Mère. La rage infernale te prépare encore bien d'autres pièges.... Mais courage ! Tu n'y succomberas pas. » « Elle me donna sa bénédiction et disparut. »

     

    Sœur Josefa Menendez

     


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  • 7 mars – Italie : apparition de la Madone du Mont Berico
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    Vitrail de l'église catholique de Song Vinh, Vietnam. Shutterstock/godongphoto
    Pour comprendre Marie

     

    Pour comprendre Marie, l'Église cherche à regarder la manière dont Dieu la regarde. Elle est d'une certaine manière « le Secret du Roi », au cœur même de la Trinité, et possède avec chacune des Personnes divines un lien unique que la Tradition a consacré en la reconnaissant à la fois Fille du Père, Mère du Fils et « Épouse » de l'Esprit Saint. Elle peut ainsi vivre les trois amours les plus forts (filiation, paternité-maternité et mariage) en plénitude avec Dieu Lui-même. La relation unique de la Vierge Marie à la Sainte Trinité fait de cette créature parfaite un être doté par Dieu, en vue de sa mission, de caractéristiques qui lui sont propres et que l’on nomme les « Privilèges » de Marie.

    Marie est la Nouvelle Ève qui a partagé la vie et l'œuvre rédemptrice du Nouvel Adam d'une manière absolument unique : elle a reçu le privilège d’une conception immaculée et de la sainteté.

    Elle a conçu le Christ, le Fils de Dieu, par une conception virginale, et L’a porté en son sein pendant neuf mois ; elle a veillé sur l’enfance et la vie cachée du Christ pendant trente années; elle a été en communion permanente avec Lui lors de Sa vie publique, de même qu’elle est restée en communion parfaite avec le Christ après Son Ascension. Elle a passé à elle seule plus de temps avec Jésus que toutes les autres créatures réunies, et a reçu le privilège d’une Assomption. Ce mystère de l’Assomption est le privilège marial qui répond au privilège de l’Immaculée Conception.

     

    Équipe de MDN et F. Breynaert

    Encyclopédie Mariale

     


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  • 1er mars – Italie : Notre Dame de Machaby (1800) – France : 12ème apparition à Lourdes (1858)
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    Unsplash/Jonathan Borba
    Un cadeau de la Vierge Marie

     

    Je me trouvais un jour à l’île Maurice pour une mission. Une personne m’invita à parler aux employés de son entreprise, où travaillaient des gens de diverses religions, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindous, etc. Ils vivaient en bonne harmonie.

    Après avoir partagé quelques messages essentiels de la Vierge (1), le directeur de son entreprise me demanda de prier pour tous les employés qui désiraient une prière. Presque tous ont voulu rester. Après la prière, une femme s’avança vers moi et me demanda de prier la Vierge Marie de Medjugorje pour l’enfant qu’elle portait en elle. Cette femme était musulmane. J’ai donc prié pour elle, pour son enfant et pour une heureuse naissance.

    Elle prit alors ma main et la posa sur son ventre. Aussitôt, l’enfant se mit à battre sa tête contre ma main avec force… Sa maman le sentait aussi bien que moi ! Cette expérience fut pour elle un grand cadeau du Ciel et une occasion merveilleuse de se réjouir pour la vie de cet enfant.

     

    Sœur Emmanuel

    Les nouvelles de Medjugorje décembre 2023 par sœur Emmanuel

    WWW. enfantsdemedjugorje.fr

    (1) Il s’agit des messages de la Vierge Marie aux voyants de Medjugorje en Bosnie –Herzégovine, lieu des apparitions depuis 1981

     


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  • 28 février – Italie : Notre-Dame des Larmes (1522) – France : 11ème apparition à Lourdes (1858)

     

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    Unsplash/Ritvik Singh

     

    Seules la foi et la prière obtiennent les guérisons

     

    Le 28 février 1858, la Vierge apparaît une onzième fois à la bergère Bernadette, à Lourdes (Pyrénées, France) et plus de mille personnes assistent à l'extase. Bernadette accomplit de nouveau les gestes de pénitence (manger des herbes amères, boire l'eau). Elle est ensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.

    Durant la nuit du 28 février au 1er mars, Catherine Latapie, une habitante, trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.

    Les guérisons ont ainsi commencé à Lourdes dès le temps des apparitions. La plupart sont liées à l'eau de la source. Bernadette a toujours refusé que cette eau soit appelée miraculeuse ou que les guérisons lui soient, personnellement, attribuées. Pour elle, seules la foi et la prière obtiennent les guérisons.

     

     


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  • 20 février – Sainte Jacinthe Marto, voyante de Fatima (+1920)
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    Détail d'un vitrail représentant la Vierge Marie, église Notre-Dame de la Nativité, Urval. CC BY-SA 3.0/Père Igor
    « Marie est le type de l'Église »

     

    Comme nous le savons déjà, la chose la plus sainte dans l'ancienne alliance était l'Arche d'Alliance. Et pour Jean, comme pour Luc, l'arche de la nouvelle alliance est Marie, qui a été couverte d'ombre par l'Esprit Saint, et qui est la femme cosmique du livre de l'Apocalypse, et donc l'icône à la fois de la vierge fille de Sion et de l'Église. Cela nous conduit à la réalité résumée dans les mots d'Ambroise de Milan : « Marie est le type de l'Église. »

    Jean voit en Marie un signe et une icône de l'Église, comme l'ont fait les premiers Pères. Tous pensaient que sa virginité, comme celle du Christ, était chargée de sens. En effet, Marie est la disciple modèle dont l'offrande sacrificielle de la virginité répond à l'offrande sacrificielle du Christ, tout comme l'offrande du corps par le disciple en tant que « sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » est la réponse appropriée de l'adoration au Seigneur (Rm 12,1). Plus que quiconque, Marie est le modèle de l'amour du don de soi du disciple à l'imitation du Christ. Car son visage est, comme l'a dit Dante, « le visage qui ressemble le plus à celui du Christ ». (...)

    Dans tous les autres cas, l'ouverture de la grâce est reçue de manière imparfaite. Mais dans un cas - celui de Marie - il a reçu un accueil parfait au nom de toute l'Église, rendu possible (comme tous les dons sacrificiels) par la puissance de la grâce de Dieu. Marie est la disciple qui a aimé Jésus plus profondément et a vécu avec lui plus étroitement que quiconque, et l'offrande sacrificielle vivante qu'elle a faite de son corps n'était comparable à celle de personne d'autre. Car Jésus lui-même était le sacrifice vivant de son corps et le fruit même de ses entrailles. Lorsque la lance a transpercé son cœur, elle a également transpercé le sien (cf. Lc 2, 34-35). Aucun autre disciple de Jésus n'a jamais offert plus à Dieu qu'elle.

     

    Mark P. Shea

    Crisis Magazine - Troisième partie d'une série de quatre articles sur la virginité perpétuelle de Marie, pourquoi celle-ci est biblique et pourquoi elle est importante, par l'apologiste Mark Shea. The Morley Publishing Group, Inc, 22 février 2011

    Extrait et adapté de www.catholicculture.org

     


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  • 18 février – Sainte Bernadette Soubirous
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    Ștefan Luchian, Petite Bergère, 20e siècle. CC0/wikimedia
    La Vierge égrenait son chapelet …

     

    Dans la vie de Bernadette, le chapelet permet de faire le lien entre les différentes époques. Juste avant les apparitions, elle avait passé six mois à Bartrès : une de ses seules joies durant ces six mois était d’avoir le temps et la liberté de dire son chapelet tout en gardant quelques moutons.

    Bernadette a continué à dire son chapelet toute sa vie et ses compagnes de Nevers attestent qu’elle le récitait avec ferveur. Cela n’est-il pas remarquable, alors qu’elle avait reçu de la Vierge une prière pour elle toute seule ? Elle aurait pu considérer que cette prière, donnée directement par Marie, dévaluait la prière commune, la prière populaire, du chapelet. Non : en cela comme dans tout le reste de son comportement, Bernadette a voulu être et rester « comme tout le monde ». Si elle, la voyante de Lourdes, n’a pas dédaigné de continuer à dire son chapelet, nous serions bien orgueilleux de le mépriser.

    Bernadette a toujours aimé occuper ses doigts et brodait à merveille. Or, réciter son chapelet est une activité manuelle. La Vierge elle-même égrenait son chapelet entre ses doigts, même si elle ne remuait les lèvres qu’en fin de dizaine, au Gloria Patri.

     

    Mgr Jacques Perrier. 21 février 2014 (Zenit.org)

    Et aussi : Bernadette Soubirous (1846 - 1879) dans l'Encyclopédie Mariale

     


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  • Message de Carême 2024 de Mgr Jacques Habert
    Le Carême : un temps favorable et béni

    Le temps du Carême qui s’ouvre aujourd’hui nous renvoie tous à ces trois grands appels : partagerprierjeûner

    L’Église ne fait ici que relayer les appels de l’évangile réentendus le mercredi des cendres : « quand tu fais l’aumône, quand tu pries, quand tu jeûnes… »

    La démarche personnelle que chacun va mener, « ton Père voit ce que tu fais en secret », doit aussi s’envisager comme une démarche ecclésiale. C’est toute la grande famille de l’Église qui se lance dans cette aventure spirituelle. 

    Pour la vivre, il est précieux de recevoir l’invitation particulière que le pape François adresse aux catholiques en cette année 2024. Je vous invite à méditer son message : « À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté »

     

    Le pape médite librement à partir du livre de l’Exode et l’épisode de la libération de l’esclavage en Égypte. Les expressions du pape sont suggestives. Il parle de cette expérience douloureuse vécue par le peuple de Dieu, il en tire des conséquences pour notre Carême : 

     

    • Il s’agit en effet d’un appel vigoureux à la liberté. 
    • Aujourd’hui encore, le cri de tant de frères et sœurs opprimés parvient au ciel. Posons-nous la question : est-ce qu’il nous parvient à nous aussi ? Nous ébranle-t-il ? Nous émeut-il ? 
    • Reconnaissons que nous sommes encore sous la domination du Pharaon. 
    • Il subsiste en nous une inexplicable nostalgie de l’esclavage. 
    • Posons-nous la question : est-ce que je désire un monde nouveau ?
    • Nous pouvons nous accrocher ainsi à l’argent, à certains projets, à des idées, à des objectifs, à notre position, à une tradition, voire à certaines personnes. Au lieu de nous faire avancer, elles nous paralyseront.
    • Il est temps d’agir, et durant le Carême, agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain.
    • La forme synodale de l’Église, que nous redécouvrons et cultivons ces dernières années, suggère que le Carême soit aussi un temps de décisions communautaires, de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, l’inclusion de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé. 

     

    Ces invitations du pape sont exigeantes, elles envisagent notre vie chrétienne dans toutes ses dimensions. Ne tardons pas à les mettre en pratique. Au terme, c’est la liberté du Ressuscité qui nous attend ! Bonne traversée du désert !

     

    + Jacques Habert

    Évêque de Bayeux et Lisieux

     


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